20 Juil Le problème du gaz
L’augmentation du coût de l’énergie et des carburants a eu des effets plutôt concrets sur le travail de nombreuses entreprises italiennes, contraintes d’arrêter plusieurs lignes de production.
Les secteurs énergivores, c’est-à-dire ceux qui consomment de grandes quantités d’énergie, sont les plus exposés à l’évolution des prix : producteurs d’acier et d’aluminium, producteurs de panneaux, fonderies, cimenteries, producteurs de céramiques, industrie du verre, papeteries, mais aussi des laboratoires de chimie et d’artisans.
Fin 2021, les entreprises de ces secteurs avaient déjà reçu des factures beaucoup plus élevées que les mois précédents et avaient demandé au gouvernement un soutien économique. Mais la situation s’est aggravée après l’invasion russe de l’Ukraine non pas tant à cause de la hausse attendue des prix, mais à cause de leur volatilité, c’est-à-dire à cause d’une tendance caractérisée par une alternance entre une croissance forte et des baisses rapides et imprévisibles.
La première mesure de nombreuses entreprises a été de limiter la production au strict nécessaire, particulièrement dans les départements les plus énergivores, mais aussi de demander aux salariés de travailler durant le week-end, quand l’énergie coûte moins cher. Lorsqu’il n’est pas possible de faire tout cela, les entreprises ont été contraintes de fermer temporairement des lignes entières et de demander des licenciements.
La région dans laquelle le plus de fermetures ont été signalées est la Lombardie. Selon une estimation de la direction régionale des activités productives, ce sont en effet 310 entreprises lombardes qui ont arrêté leur production en raison des coûts énergétiques. Certains ont rouvert au moins partiellement, d’autres ont tenté de partir et malheureusement ils ont dû s’arrêter à nouveau.
Tous les secteurs sont menacés, mais pour l’économie italienne du bois, il y a le danger d’entrer dans des eaux encore plus tumultueuses non seulement en termes d’exportations mais aussi pour l’approvisionnement en matière première elle-même : les hausses de prix et l’inflation entraînent en fait aussi une diminution dans la vente du produit fini.
Les entreprises d’ameublement en bois travaillent en effet à contenir et à atténuer les risques que ces nouveaux scénarios pourraient générer même si le scénario d’après-guerre le plus probable pour leur activité, à l’heure actuelle, n’est pas le plus rose… L’impact économique à long terme, cela pourrait en fait avoir des implications négatives car il existe déjà une situation visible d’incertitude et de stagnation de la part des clients des deux pays, la Russie étant un marché important tant pour l’approvisionnement en bois que comme zone de vente.
On craint également que la crise économique liée aux sanctions de ces derniers mois nous éloigne des choix plus écologiques puisque des événements comme la pandémie ou les conflits de guerre n’ouvrent jamais la possibilité de réfléchir à des questions comme la durabilité, aussi importantes soient-elles. Lorsque vous êtes dans une situation d’urgence, vous êtes obligé de faire face à des besoins contingents, pour assurer la survie des personnes et des activités.
D’un point de vue énergétique, cependant, l’Italie essaie de conclure de nouveaux accords sur l’importation de gaz naturel dans le but de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et d’essayer ainsi de réduire les coûts. L’Italie utilise beaucoup de gaz pour la production d’énergie (42 % en 2020), en important la quasi-totalité (95 % en 2021) et en grande partie de Russie (40 % des importations de gaz en 2021).
Le gouvernement italien a prévu d’encourager l’exploitation des sources d’énergie renouvelables et d’augmenter la production nationale de gaz. C’est une stratégie qui comprend également l’achat à d’autres pays d’au moins la moitié des 29 milliards de mètres cubes de gaz que la Russie a achetés l’année dernière. L’objectif pourrait être atteint d’ici 2023, aussi parce qu’à court terme, il est impossible de se passer de gaz.
En conclusion, cette situation d’incertitude et d’instabilité met à rude épreuve de nombreuses entreprises mais il reste l’espoir de pouvoir redémarrer tout le monde et, espérons-le, plus fort qu’avant !